Amour et parapluie!

Amour et parapluie : l’espoir est permis.

 

Et puis tu es arrivée à pieds.

J’ai tout de suite vu tes beaux souliers. Je me souviendrai toujours ton soulier gauche couinait.

Il avait plu toute la journée. C’est peut être ça l’amour…un bruit, une humidité…

Je m’étais trompé. Tu étais trempée. C’est peut-être ça l’amour ? Il nous a éclaboussé. Jamais plus depuis il n’a autant plu que le jour où je te vis pour la première fois te traîner jusqu’à moi.

Moi, qui avais toujours imaginé que le coup de foudre au figuré se produirait en plein été sur une plage aux corps huilés à l’ombre d’un cocotier, je le connus en plein janvier au pieds d’un pommier foudroyé près de Neuvy-les-2-Clochers, alors que je venais de rater le bus, le dernier !

J’enrageais. Le ciel « orageait ». Et toi, tu venais de crever.

Tout était pour le pire dans le moins bon des mondes. Mais tu me pris pour James Bond, moi je te pris pour une blonde, ensuite comme une bombe et pour finir comme tout le monde.

C’est peut-être ça l’amour ? J’ai changé ta roue. J’ai vu ton genou. Je suis monté à bord. On était plein de boue. Il tombait des clous. Dehors c’était la mort. Dedans c’étaient nos corps détrempés. C’était ton manteau en laine mouillé qui sentait le chien qui vient de chasser. C’était ma montre qui venait de s’arrêter, ton pied gauche qui couinait chaque fois que tu débrayais, mon cœur qui s’affolait chaque fois que tu accélérais…

C’étaient nos regards essuie glaces qui s’entrecroisaient, mon œil gauche qui louchait sur ton sein droit qui pointait. C’est peut-être ça l’amour ? Il y avait 100km que l’on se connaissait. Qui aurait pu dire qu’à Neuvy-les-2-Clochers nos cœurs allaient se rencontrer, se délaver puis se mélanger ?

C’est peut-être ça l’amour…ne pas savoir pourquoi, ne pas savoir comment mais rejoindre la vie en sachant que l’amour c’est mieux qu’un parapluie !

Revenir aux Billets